Boxe

Le clan Alvarez croit avoir l’avantage

Six mois plus tard, le clan Alvarez croit toujours détenir un avantage sur Sergey Kovalev à la veille du combat revanche des boxeurs pour le titre des mi-lourds de la World Boxing Organization. « C’est certain que nous avons l’impression d’avoir déjà commencé à gagner le deuxième combat avec le résultat du premier, a admis l’entraîneur Marc Ramsay. Ça nous donne un avantage pour la bataille de samedi, mais rien n’est gagné. »

— Frédéric Daigle, La Presse canadienne

Hockey

Éveiller les consciences…

Kendall Coyne Schofield a réagi avec beaucoup de doigté au triste épisode dans lequel l'analyste Pierre McGuire l'a plongée mercredi soir.

Cyclisme sur piste

Hugo Barrette, numéro un mondial… ou presque

Le cycliste des Îles-de-la-Madeleine se rapproche de son objectif d’être le meilleur au monde

Depuis le temps qu’il dit qu’il a les jambes pour être le meilleur au monde, Hugo Barrette a maintenant le titre pour le prouver. Enfin presque.

Sixième au keirin à la dernière étape de la Coupe du monde de cyclisme sur piste, samedi dernier à Hong Kong, il croyait bien avoir fini au sommet du classement de la saison, à égalité avec le Néerlandais Matthijs Buchli, avec 1400 points.

Deux jours plus tard, en s’informant auprès d’un dirigeant de Cyclisme Canada de la façon dont il pourrait récupérer le chèque destiné au gagnant, Barrette a appris qu’il terminait plutôt deuxième. Selon l’Union cycliste internationale, Buchli aurait prévalu en fonction de ses victoires aux tranches trois et quatre à Berlin et à Londres.

Encore jeudi, le Québécois restait perplexe.

« Finalement, on réalise qu’il n’y a pas vraiment de règlement [pour départager une telle égalité]. Ça n’arrive juste jamais, deux gars à la première place. »

— Hugo Barrette

Quand saura-t-il qui emporte la mise ? « J’imagine quand je vais voir le chèque ! »

Au téléphone, Barrette avait le cœur à rire. Le classement cumulatif de la Coupe du monde n’a pas la même valeur en cyclisme sur piste qu’en ski alpin, disons. À preuve, les meilleurs ne font pas nécessairement toute la tournée, car ils ciblent plutôt quelques événements.

Après avoir fait l’impasse sur la première étape en France, Barrette a disputé les cinq suivantes, et est monté sur la deuxième marche à Milton, en Ontario, où il s’entraîne depuis 2015. Seul le Britannique Jason Kenny, champion olympique en titre, a réussi à le sauter sur la ligne.

« Tous les meilleurs étaient là, et c’est là que ça s’est le mieux passé pour moi », s’est réjoui le Canadien, 13e aux JO de Rio.

À Hong Kong, Barrette croyait bien avoir décroché son deuxième podium. Or un déclassement « pour ne pas avoir tenu sa ligne dans les 200 derniers mètres » l’a relégué de la troisième à la sixième place. Il a eu un contact avec le Sud-Coréen Jeseok Oh, qui a fait une chute en traversant le fil.

Contestant cette sanction des commissaires, il prétend que ceux-ci lui en ont tenu rigueur durant toute la saison.

« Je suis dans mon couloir et c’est lui qui remonte sur moi », a fait valoir celui qui a aussi été disqualifié à une épreuve de vitesse à Berlin, début décembre. « Après, je retombe sur lui. Il n’y a pas d’autre raison. »

« Tout le monde réalise que c’est une mauvaise décision, mais ils ne peuvent pas revenir en arrière. »

— Hugo Barrette, à propos de son déclassement à Hong Kong

Plus que le premier rang perdu au classement de la Coupe du monde, Barrette regrette surtout de ne pas avoir pu inscrire ce deuxième podium à son palmarès 2018-2019. À la vitesse, il pointe à la 14e place.

Dépité après sa prestation aux Jeux du Commonwealth de Gold Coast, en avril dernier, il avait pourtant annoncé qu’il comptait délaisser le keirin pour se concentrer sur le sprint individuel. Or Franck Durivaux, nouvel entraîneur français embauché par Cyclisme Canada à la suite du départ d’Erin Hartwell, l’a convaincu de tenter un dernier essai.

« Ça va de mieux en mieux dans les courses [au keirin], je suis constamment parmi les meilleurs. Avant, j’étais plus irrégulier et ça me frustrait vraiment. Il y a beaucoup d’impondérables dans le keirin. J’ai toujours dit que j’avais les jambes pour être champion du monde. Ce qui me manquait, ce n’était pas nécessairement la puissance ou la vitesse, c’est vraiment l’expérience, la répétition des courses. Il n’y a pas de raccourcis. Il faut en faire. »

Keirin 101

Au programme des Jeux olympiques depuis 2000 (2012 chez les femmes), le keirin est né au Japon après la Seconde Guerre mondiale, à des fins de paris sportifs. Un circuit professionnel y est encore florissant et très payant. Pour cette épreuve de 2000 m, six coureurs s’élancent derrière un meneur à vélomoteur, souvent appelé le « Derny », marque du modèle le plus populaire. Celui-ci mène progressivement le peloton à une vitesse de 45 km/h avant de s’écarter avec deux tours et demi à faire. Le positionnement est crucial, ce qui entraîne généralement des sprints longs et usants. Au bout du compte, le cycliste le plus puissant et le plus rusé finit par s’imposer.

À son retour d’Australie, Barrette était vidé. Il s’est donc accordé une pause complète d’un mois, sa première depuis son départ de ses Îles-de-la-Madeleine natales. Cet arrêt compliquait un peu sa préparation pour les championnats panaméricains, fin août, mais il était prêt à courir le risque.

« J’ai craqué. Ça faisait sept ou huit ans que j’avais mis le gaz dans le fond, sans vacances. J’avais besoin de repos, de voir ma famille, mes amis [à Montréal]. »

— Hugo Barrette

« C’était probablement le dernier moment qu’il me restait jusqu’aux Jeux olympiques. Je n’étais pas dans la forme de ma vie aux championnats panaméricains, mais ça m’a tellement aidé mentalement. Les performances physiques ont suivi. »

Il a gagné deux fois l’or au Mexique, départ parfait dans son processus de qualification olympique vers Tokyo 2020. Avec ce qu’il a accompli ensuite en Coupe du monde, il n’aura vraisemblablement pas à courir après les points d’ici l’an prochain. Lors du cycle précédent, une terrible chute en Colombie l’avait placé dans une position précaire.

Le cycliste de 27 ans attribue une large part de ses succès récents au préparateur mental Jean-François Ménard, le même qui travaille avec le bosseur Mikaël Kingsbury. Jusque-là, le pistard n’avait jamais cru nécessaire de se tourner vers une telle ressource, même après son accident à Cali.

« Depuis que je suis avec lui, ça a changé ma carrière, ma perspective des courses. Juste ma vie en général est plus agréable. Il m’a appris à être plus calme, plus patient. Je suis plus constant en course, mais d’abord et avant tout, je suis plus heureux là-dedans. »

Barrette tentera justement de conclure sa saison sous le sceau de la constance aux Championnats du monde de Pruszków, en Pologne, du 27 février au 3 mars. « L’an passé, j’ai fini 10e. Cette année, je vise la grande finale, soit un top 6. C’est à ça que je m’attends. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.